Non à la marchandisation de l'Education permanente de l'ADEP à Roubaix.

Publié le 7 Décembre 2018

Intervention au Conseil Municipal contre la délibération proposée par la municipalité concernant l'ADEP, association pour le développement de l'Education Permanente.

Les élus écologistes de Roubaix ne sont pas d'accord avec la transformation imposée de l'ADEP (Association pour le Développement de l'Education Permanente) en un banal organisme de formation pour l'emploi. L'ADEP occupe dans le paysage roubaisien une place à part, héritage de l'histoire de la promotion sociale à Roubaix. L'ADEP de fait est un organisme para-municipal particulier de par son ouverture et son accessibilité à tous les roubaisiens, la Ville de Roubaix veut le dédier au retour à l'emploi.

Il est clairement défini dans la délibération examinée hier le jeudi 6 décembre au Conseil municipal de Roubaix que la subvention municipale doit flécher les actions uniquement professionnalisantes. Cette restriction est contraire aux missions historiques de l'ADEP tournées vers la formation permanente et l'éducation populaire.

Le temps passe, les valeurs progressistes liées au développement des individus, incluant l'accès à la culture générale, restent d'actualité. Cela forme le socle des humanités. Donc nous le déclarons : nous tenons aux missions larges de formation, choisies pour grandir en culture : Français, langues étrangères, sensibilisation au numérique et tout particulièrement à celles relevant des Beaux-Arts.

Je m'arrête un instant la-dessus et je pose la question : C'est quoi l'accès à la culture pour les roubaisiens ? Ce n'est pas seulement être "public" dans le cadre d'actions dites de "démocratisation", non c'est être actif, et notamment pouvoir pratiquer un art.  On ne peut pas se féliciter, comme je le fais aussi, du Musée de Roubaix, des artistes de plus en plus nombreux à la Nuit de l'Art, et ne pas permettre aux roubaisiens d'accéder - gratuitement- comme cela existe depuis 100 ans aux cours du soir des Beaux-Arts. Oui, nous avions les Beaux-Arts à Roubaix, c'est ce qu'il en reste, et toutes les municipalités précédentes l'ont préservé. Aujourd'hui encore, de 16 à 99 ans, on peut avoir accès à ces cours, avec, et c'est exceptionnel, accès aux meilleurs professeurs de l'ESAAT.

Ce que l'on lit dans la délibération que propose la Ville, c'est la mort de la formation d'émancipation individuelle et son asservissement à la question de l'emploi.

Que l'on ne me fasse dire que nous serions contre des formations pré-professionnalisantes, ce n'est pas le cas, mais parmi d'autres et pas exclusivement. Ce n'est pas le rôle de l'ADEP que de se banaliser en un simple organisme de formation, parce que sa mission doit être plus large et que l'éducation populaire garde, ici à Roubaix, tout son sens. De plus, marchandisation oblige, c'est devenu un marché ultra-concurrentiel, va t-on obliger l'ADEP à s'y noyer ?

Est-ce le rôle de la Ville que de dédier sa subvention uniquement à la formation professionnelle, compétence qui n'est pas la sienne, mais celle de la Région, et celle de l'Etat via Pole Emploi ?

On peut comprendre et soutenir des formations innovantes, tel SIMPLON labellisé école du numérique, mais il n'y a pas lieu d'opposer les formations à caractère professionnalisant et tout le reste. D'ailleurs, qui pourrait dire que le reste comme la pratique des arts plastiques par exemple ne construit pas des savoirs utiles pour le travail ?

Donc nous réclamons qu'il soit clairement réaffirmé le maintien de l'appuis de la Ville aux cours du soir dispensés à l'ESAAT, et plus globalement à sa mission de formation permanente et d'éducation populaire.

Nous demandons au Maire de Roubaix d'expliciter sa position, à Mr Minart  de défendre son point de vue d'adjoint à la culture.

Nous demandons à tous nos collègues élus, quelques soient leurs appartenance, de mesurer ce qu'ils vont voter.

Nous réclamons la révision des orientations inscrites dans la convention, et la réouverture de discussions concernant le projet de l'ADEP.

Dans l'état, nous votons contre cette délibération et protestons fermement contre l'abandon sous-tendu des missions historiques de l'ADEP pour une orientation uniquement à visées professionnelles.

Rédigé par myriamcau.fr

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